Udine, lettre n°2

Dragon Blade, une production Hong Kong - Chine
[caption id="attachment_15007" align="alignnone" width=""]© Droits réservésDragon Blade, une production Hong Kong – Chine[/caption]

La géopolitique se glisse décidément partout. Même dans un festival où l’on pourrait penser que l’idéologie n’a aucune place. Dragon Blade, le film d’ouverture du Far East Film Festival, se présente a priori comme un grand spectacle où tous les ingrédients sont réunis : une superstar chinoise (Jackie Chan), des décors somptueux (le désert de Gobi), une figuration impressionnante, des combats chorégraphiés avec panache. Mais à mesure que le récit progresse, on s’avise que cette méga-production (où Hong Kong et la Chine se trouvent associés) contient aussi un message qui a des résonances actuelles.

Clap final sur la 65e Berlinale

La nièce de Jafar Panahi remplace ce dernier et reçoit l'Ours d'or
[caption id="attachment_14786" align="alignnone" width=""]© Droits réservésLa nièce de Jafar Panahi remplace ce dernier et reçoit l’Ours d’or[/caption]

Soulagement: le jury ne s’est pas trompé. Il y a 48 heures, je discutais, au sortir de l’émission « Projection privée » animée pour France Culture par Michel Ciment, je discutais, dis-je, avec mes collègues journalistes de la presse internationale, et nous étions nombreux à nous inquiéter du résultat final. On a vu si souvent, à Cannes, à Venise ou à Berlin, des jurys se livrer à des choix aberrants, sans qu’on puisse comprendre leurs motivations. Ici, au contraire, la décision finale me paraît indiscutable.

Le temps est compté…

Christian Friedel, Katharina Schüttler, Oliver Hirschbiegel pour 13 minutes
[caption id="attachment_14783" align="alignnone" width=""]© Droits réservésChristian Friedel, Katharina Schüttler, Oliver Hirschbiegel pour 13 minutes[/caption]

13 minutes: c’est le délai qui a permis à Adolf Hitler d’échapper le 8 novembre 1939 à un attentat qui aurait changé l’histoire du XXe siècle. Une bombe d’une énorme puissance devait exploser dans une brasserie munichoise où le dictateur avait convoqué ses fidèles. Comme la météo était défavorable, Hitler décida de rentrer à Berlin en train plutôt qu’en avion, et quitta la réunion treize minutes avant l’heure prévue. L’engin explosif, relié à une minuterie, détruisit une partie de la salle, tuant huit personnes et blessant une quantité d’autres membres de l’assistance.

Sexualité (débridée?) à la Berlinale

Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway
[caption id="attachment_14780" align="alignnone" width=""]© Reinier van Brummelen Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway[/caption]

Eisenstein était gay. L’homosexualité du cinéaste soviétique était depuis longtemps un secret de polichinelle en Occident. Mais en Russie, compte tenu de la pruderie du régime (qu’il soit communiste ou poutinien), le sujet était toujours tabou. Après tout, il a fallu plusieurs dizaines d’années pour que les musicographes de ce pays fassent timidement allusion aux véritables inclinations de Tchaikovsky.

Clap 6e…

Le réalisateur Wim Wenders photographié en 2004 par Donata Schmidt-Wenders, sa femme
[caption id="attachment_14730" align="alignnone" width=""]© Droits réservésLe réalisateur Wim Wenders photographié en 2004 par Donata Schmidt-Wenders, sa femme[/caption]

Le retour des has-been ou le cinéma des papys : la formule me vient à l’esprit quand je repense aux films de Werner Herzog et de Wim Wenders présentés ces jours-ci à la Berlinale. Queen of the Desert est un monument de super-kitsch où on n’arrive pas à prendre une seconde au sérieux les tribulations de l’aventurière anglaise Gertrude Bell (Nicole Kidman), célébrée comme une « Lawrence d’Arabie au féminin ». A ce flop du septuagénaire Herzog succède maintenant le nouvel opus de Wenders (né en 1945) Every Thing Will Be Fine, qui marque son retour à la fiction après une dizaine d’années consacrées à des documentaires.

Ostalgie berlinoise

Toute l'équipe du film Als Wir Träumten
[caption id="attachment_14728" align="alignnone" width=""]© picture-allianceToute l’équipe du film Als Wir Träumten [/caption]

Ostalgie: cette contraction de l’allemand Ost (l’Est) et Nostalgie a été inventée pour désigner le sentiment ambivalent de quelques intellectuels occidentaux à l’égard des régimes communistes de l’Europe de l’est. Comme si tout n’était pas à rejeter dans certaines valeurs dont se réclamaient les tenants du « socialisme réel ». Rappelez-vous le film Goodbye Lenine qui évoquait avec une ironie teintée d’affection la vie quotidienne dans l’Allemagne d’Erich Honecker…

Berlinale 2015, impressions au jour le jour

Nadie quiere la noche
[caption id="attachment_14703" align="alignnone" width=""]Nadie quiere la noche[/caption]

Le film d’ouverture de cette 65e Berlinale, Nadie quiere la noche (littéralement : Personne ne veut la nuit) d’Isabel Coixet, est décidément un drôle de choix…

Berlinale, focus sur l’Iran

La réalisateur Jafar Panahi
[caption id="attachment_14705" align="alignnone" width=""]© Droits réservésLa réalisateur Jafar Panahi[/caption]

Interdiction professionnelle: c’est depuis plusieurs années le statut de Jafar Panahi, un des meilleurs cinéastes iraniens. En 2011, il avait été invité à faire partie du jury de la Berlinale. Le régime des ayatollahs lui avait alors interdit de quitter son pays et l’avait déclaré coupable de « propagande hostile au système ».

Un samedi sans coup de coeur à la Berlinale

Ixcanul du réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante
[caption id="attachment_14707" align="alignnone" width=""]© Droits réservésIxcanul du réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante[/caption]

Le Festival a fait sa “B.A.” tiers-mondiste en présentant en compétition Ixcanul, premier long métrage de Jayro Bustamante, réalisateur guatémaltèque de 37 ans. Un ami berlinois plutôt cynique m’assure que chaque année la Berlinale s’impose de montrer une œuvre d’un pays lointain où la cinématographie est encore balbutiante. Il arrive même qu’un de ces films remporte une récompense importante: ce fut le cas pour La teta asustada (Ours d’or en 2009) de la Péruvienne Claudia Llosa, qui fait d’ailleurs partie du jury de cette édition 2015.

Berlinale, clap 4e

Christian Bale et Natalie Portman dans le dernier film de Mallick
[caption id="attachment_14710" align="alignnone" width=""]© Dogwood Films/Waypoint EntertainmentChristian Bale et Natalie Portman dans le dernier film de Mallick[/caption]

Accident industriel : si la formule devait s’appliquer à un film, le candidat de l’année serait à coup sûr Knight of Cups. Après l’affligeant To the Wonder (2012), le nouvel opus de Terrence Malick, présenté en compétition, confirme la dégringolade artistique du cinéaste texan.